jeudi 12 février 2015

Ambavalao, le Far-West malgache

Départ du taxi-brousse. Il est bien chargé. Mais il continue à prendre encore des passagers. Il commence son chemin sur la route jalonnée de trous. Toujours la RN7. Notre destination est Ambalavao car nous ne voulons pas rater le grand marché aux zébus réputé dans toute la région. Il se déroule dès le mercredi matin et jusqu’au jeudi.


Le taxi-brousse poursuit sa route. Traversons toujours autant de paysages de rizières. Verdoyantes. Puis, odeur de brûlé provenant du véhicule. Cela sent le chaud quand il freine ! Puis l’odeur persiste, se fait plus envahissante. Et, là, soudainement, un bruit métallique. Quelque chose qui racle à



l’arrière de taxi-brousse. Le taxi s’affaisse à gauche ! Le chauffeur stoppe alors sa voiture. Moment de panique à l’intérieur ! Certains s’agitent à l’odeur voulant sortir au plus vite. Nous arrivons à nous extraire du minibus. Et là, c’est le fou rire ! La roue arrière gauche s’est complètement détachée avec l’arbre et le support de roue. Le taxi-brousse se retrouve sur 3 pattes !! Le chauffeur essaye de vouloir réparer sur place ! Pour nous, il faut trouver un autre véhicule pour arriver avant la nuit. Au bout d’une demi-heure, un taxi-brousse arrive. Bruno l’arrête. Oui, il a de la place et il va aussi à Ambalavao. Nous nous ruons pour récupérer nos bagages encore ficelés sur le toit et prendre une place dans le bus. Une fois tous tassés, le bus repart.

Ambalavao, posé sur une colline pelée. Tout autour les cultures, les vallées et au loin des montagnes. Elle marque la  fin des « Hautes Terres ». Son nom signifie d’ailleurs la « nouvelle


 
vallée ». Ville traversée par une longue rue principale. Le vent soulève la poussière rouge de la latérite. Ambalavao, ville Far-West. Pas de chevaux mais des charrettes tirées par des zébus. De l’agitation dans la ville. Comme quand quelque chose se prépare, est imminent. Sur la place du
 
 


marché, les étals faits de branches fines déploient leur structure squelettique. Pendant que les hommes viennent se délester de leurs nombreux chargements. Tout ce qui est à vendre se retrouve ici.

 

 
Puis, plus haut, sur la colline, se dessinent dans le ciel couchant les troupeaux de zébus. Ils arrivent nombreux. Ici, corrals, convois de zébus. Les hommes entourent leur troupeau avec fierté. Avoir des zébus est un signe de richesse et d’opulence. Les zébus continuent à arriver. Certains viennent d’assez loin et sont partis depuis quelques jours. En aucun cas, ne pas rater cette foire. Les  ventes débutent demain matin. Revenir demain pour assister à cette formidable scène de vie.







Ce matin, grand ciel bleu. Contraste prononcé entre le bleu du ciel, le rouge de la terre. Les troupeaux sont là, nombreux. Chacun essaye de garder ses bêtes réunies. Puis, on aperçoit des acheteurs potentiels. Ils passent de troupeaux en troupeaux. Regardent les zébus, les touchent.






Discussion avec l’éleveur. Moment des échanges, des transactions. Nous profitons de ce qui nous est offert là. Moment très fort dans ce qui se vit, ce qui se joue pour chacun. Une fois que l’acheteur a fait son choix. Alors, des personnes sont assignés à marquer les zébus des initiales de l’acheteur.

 
 
Un peu de ferraille, de la peinture. Ici, ce n’est pas aux fers chauds ! Et chaque zébu porte dorénavant les lettres de son futur propriétaire. 
 
Pendant que les hommes commercent, les enfants ne pensent qu’à reproduire  les gestes des éleveurs. Coup de fouet pour les faire avancer, rentrer dans le corral. Les repousser du pied une fois




 dans l’enceinte dès qu’ils tentent de pousser les barrières. Les gestes sont imités, perpétués… Pour d’autres, pas encore assez grands ou rêvant à d’autres métiers, s’amusent avec leur jouet fait



artisanalement. Ils sont eux aussi tous fiers de nous les montrer, de les faire rouler. Superbe ces camions ! Ils repartent « au volant » de leur camion en rêvant encore… Un jour peut-être…





 

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