samedi 17 janvier 2015

Départ pour les terres du nord-ouest

Antanarivo. Etape obligatoire pour prendre un bus et se diriger dans le nord-ouest.


Antanarivo. Trouver de quoi remplacer mon chargeur d’appareil photo et un mini-ordinateur pour pouvoir stocker nos photos et poursuivre le blog. Ils ont été volés un soir sur l’île aux Nattes. Négligence et naïveté des occupants de la maison où nous étions. Ils ont laissé la fenêtre ouverte de leur chambre le soir le temps du repas. Et hop ! Objets dérobés. Butin qui va permettre à celui qui a volé de quoi vivre pendant un certain temps. Quant à moi, je me retrouve sans chargeur d’appareil photo me privant de ce que j’aime faire et de tout ce que je possédais sur mon ordinateur. Ici, les vols semblent fréquents. Et puis trop d'écart entre nous, "les Vasas" et les gens des villages qui vivent de façon si précaire.




Il est 18h. Nous sommes toujours à la boutique qui doit nous installer les programmes sur l’ordinateur. 19h, journée harassante après avoir parcouru la ville à la recherche de ces deux objets comme des objets précieux pour nous. Ils sont nos outils pour témoigner de ce que nous vivons, ressentons, de ce voyage touchant, captivant.
Cette ville révèle autant de beauté que des images réelles choquantes qui montre aussi sa pauvreté au quotidien. Elle semble être plus proche de nous, à chaque coin de rue. Sous un porche. Sur un tas d’ordures où des enfants aux pieds nus viennent fouiller ces amoncellements à la recherche d’un peu de survie. Le pays a faim. Que fait son gouvernement ? Alors que ce pays regorge de richesses de toute sorte.

 
 
Le bus serpente dans les montagnes des hauts plateaux de l’Anjafy. Contraste entre le rouge de la terre et le vert de la végétation. Que de pelouses. Pas d’arbres ou plutôt plus d’arbres. Le pays subit
 
 
une forte déforestation depuis plusieurs années. Mais aucun programme  de reforestation ne voit le jour. Plein d’essences d’arbres sont en voie de disparition comme le palissandre. Ici, l’habitat est sommaire, rustique. Maisons faites de terre rouge. Toit de paille. La pauvreté nous saute à la figure.
 

 
De quoi vivent-ils ? Connaissent-ils la prochaine ville ? Enfants assis près des cabanes. A quoi rêvent-ils ? Pas d’école pour eux. Seulement celle de la vie rude, cruelle.

Le bus poursuit sa route sinueuse. Coups de klaxon pou se signaler. Sur la route des gens à pied, à



vélo, à charrette à main, chargés. Toujours autant de rizières. On se croirait en Asie. Les fonds de vallée sont de véritables centres de culture du riz en terrasse. Les hommes sont courbés, perpétuant des gestes ancestraux.
 
 
 
 
 
La RN4 continue son long chemin. Le paysage devient plus aride. Troupeaux de zébus. Charrettes tractées par ces belles bêtes à corne. Les hommes sont fiers de leurs troupeaux. Ils semblent être un signe de richesse.

Nous arrivons au croisement de deux routes en fin de soirée : une route qui va vers l’ouest en direction du deuxième port de l’île, Majunga, une autre route qui se dirige vers l’île de Nosy Be.
 
 
Après plus de 10h dans le bus avec une chaleur écrasante, nous faisons étape pour la nuit. Nous nous renseignons pour trouver un taxi-brousse afin de poursuivre notre route. Nous trouvons une petite chambre en ville chez une dame charmante. A la descente du bus, joli plateau de grillons grillés! Réussissons à négocier un bus qui va passer nous prendre vers 3h du matin ! Alors manger dans une gargote. Puis se coucher tôt car nous sommes




harassés. La nuit va être courte. 3h, coup de klaxon ! Le taxi-brousse est là. Fermons les sacs en vitesse. Puis ils sont chargés dans le bus. Nous prenons place. Le bus est bondé. Nous tentons de poursuivre notre nuit. Mêmes secoués, nous arrivons à nous assoupir un peu. Route pour Ambanja, terminus du bus. Ville que nous atteignons vers 11h. Arrivons au cœur du village, en plein marché. Toujours autant de fruits : litchis, mangues, bananes, papayes, ananas et puis des coques de cacao.
 


La région est réputée pour ses cacaotiers. Ruade des rabatteurs autour du taxi-brousse pour récupérer chaque passager dans son taxi ou autre véhicule. Trouvons un taxi pour faire le trajet final qui doit nous emmener au petit port d’Ankify situé à environ 15 kilomètres. Le taxi prend 7 personnes : 5 à l’arrière et 2 à l’avant ! Finalement, nous nous retrouvons à 7 personnes à l’arrière

 
 
 et 2 à l’avant. Bruno est à l’arrière et je passe devant avec une femme. Sur la route, il faut passer le
poste de police de la ville. Arrêt de la voiture. Le policier fait descendre les personnes de trop. Le chauffeur écope d’une amende. Puis, une fois l’amende payée, les passagers de trop peuvent remonter dans le taxi !! Nous repartons ainsi. Arrivée au port d’Ankify. Au loin, les îles. Volcaniques.

vendredi 16 janvier 2015

Voyage de nuit

Il nous faut repartir et laisser ce coin de paradis, l'île aux Nattes. Il est quatre heures du matin. Le piroguier que nous avions réservé n'est pas là. Heureusement, un autre est là comme s'il nous attendait. Rejoindre le port pour embarquer sur le bateau à destination de la grande terre en tuk-tuk, petit engin motorisé à trois roues de couleur jaune qui semble être majoritaire sur la route principale de l’île. Ces petits bolides passent partout, entre les trous de la route et autre obstacle.


Une fois arrivés sur la grande terre à Soanierana, prendre un bus pour se rendre à Tamatave. Puis une fois à Tamatave, trouver un bus pour Antanarivo. Il est déjà 18h ! Prêts à partir pour ce dernier trajet. Nous sommes épuisés. Chaleur. Sommeil. L’attente est longue. 18h. Pas de bus. 18h30, toujours pas de bus. Les clients s’agitent et nous aussi. Le responsable dans sa petite gargotte ne dit mot. Puis il reçoit un appel téléphonique et là le verdict tombe : pas de bus ce soir !!! Impossible de savoir si c’est un retard, une panne. On se fait rembourser aussitôt et nous nous précipitons dans les autres boutiques à la quête d’une place dans un bus. Mais plus aucune place dans les taxi-brousse. Moment de panique ! Pas envie de rester cette nuit ici. Finalement un chauffeur de bus se propose. Mais il ne part que quand il sera complet. Il reste 11 places pour 11 personnes susceptibles de faire ce trajet. Alors commence le travail des rabatteurs à la recherche de personnes en partance pour Antanarivo.





Deux heures après, le bus affiche complet. Alors commence le périple du voyage en taxi-brousse. Fenêtres ouvertes. Musique à fond.



La nuit semble appartenir aux taxi-brousse et aux camions. Ils semblent s’emparer de la route avalant le goudron et ses nombreux trous. Chassé croisé de tous ces engins dans les vallées que nous traversons. Route qui grimpe dans les collines. Sinueuse. Langoureuse. Sorte de codes signalétiques entre eux. Ceux-ci se manifestent par des signaux lumineux, feux allumés, feux éteints, clignotants. Quand notre bus rejoint un autre bus lui-même rattrapé par un autre taxi-brousse. Alors commence un véritable « convoi », un véritable balai entre eux. Lancés dans cette route sinueuse, le premier bus mène la danse. Les deux autres éteignent leurs feux. Chaque chauffeur, le bras dehors, danse aussi. Virage à gauche, bras et tête dehors comme pour mieux voir et anticiper le virage. Virage à droite, tête penchée à l’intérieur. Le bus qui n’avance pas assez vite doit être doublé même dans les virages. Ils se font alors des signaux pour se laisser passer. Puis on est rattrapé et à nouveau on est doublé par le taxi-brousse. Encore plusieurs heures de trajet pour atteindre la capitale. 4h du matin, arrivée à la gare routière. Tout le monde reste dans le bus pour finir la nuit et attendre le jour pour vaquer à leurs occupations. Nous récupérons nos sacs et nous nous engouffrons dans un taxi. Direction l’hôtel pour finir notre bout de nuit. Cela fait 24h que nous sommes partis de l'île aux Nattes...