mardi 20 janvier 2015

Les îles de Nosy Komba et de Nosy Tanikely

Plusieurs îlots sont disséminés autour de Nosy Be : Nosy Sakiata, Nosy Komba, Nosy Tanikely, Nosy Mitsio, Nosy Iranja. Chacune peut faire l’objet d’une étape par ce quelle peut offrir de diversités par ses villages, ses plages. Archipel aux eaux bleu lagon, émeraude. Paradis terrestre comme paradis


sous-marin. Nous embarquons sur un petit bateau qui prend son temps pour rejoindre Nosy Komba. Nous approchons de cet îlot comme épargné de toute civilisation. Pas de ponton. Que des pirogues des pêcheurs qui vont et viennent en mer. Nous sommes un peu comme ces marins qui approchaient des terres alors inconnues voire hostiles lors des grandes découvertes. On approche de la plage et on pose le pied sur l’île. Comme simple personne habitée de ce désir de découvrir cette nouvelle terre pour nous, de percevoir  la « beauté » qu’elle recèle.




Chez Juliette. C’est le nom de la personne qui loue des bungalows en bord de plage. Prenons possession des lieux qui demeurent sommaires : une table, une chaise, un lit avec moustiquaire. Quant aux sanitaires, ils sont assez rustiques. Pas de douche. Juste un robinet avec des bassines et un brot à eau en guise de douche. Pour ce qui est des toilettes, elles se trouvent juste à côté et elles inondent par leur odeur cet espace bain.


Le village est en bord de mer lui aussi. Petits sentiers. Pas de bruit. Aucun engin motorisé hormis le soir venu le vrombissement des groupes électrogènes ici et là qui permettront de faire l’éclairage.





Nous rencontrons Yvonne, âgée de 75 ans et travaillait en tant que tisanière malgache. Elle est guide et fait visiter les villages dans la montagne. Elle a son enseigne accrochée à sa maison et est


 un peu la renommée du coin. Nous partons avec elle sur la journée pour s’enfoncer dans cette forêt primaire. Yvonne nous fait partager sa connaissance de ce biotope : essences d’arbres, plantes et leurs vertus médicinales. Des couleuvres.
 

 

La plus petite grenouille qui mesure à peine 2 cm. Faisons étape dans un village pour le repas de midi préparé par les femmes. Au menu : salade de papaye et ananas, poulet tué du jour sauce coco et riz jaune, salade de fruits. Le temps d’un instant, voir vivre ces gens au rythme lent d’une journée.
Femmes, hommes, chacun vaque à ses occupations. Poules, canards, enfants sont là au milieu de ce tableau d’un jour. Les enfants s’amusent de rien, avec un ballon crevé qu’ils remplissent de feuilles pour lui donner une forme plus ronde. Redescendons au village sous une pluie chaude. Sous les tropiques.

Comme une éclaircie est annoncée, nous prévoyons de partir le lendemain sur Nosy Tanikely.  Nous embarquons sur un petit bateau pour rejoindre ce petit bout d’île qui est à 1h30 de NosyKomba. Le
 

 
ciel est dégagé. Ciel bleu. Mer bleue. Chaleur. Une fois arrivés, nous nous emparons de nos masques, tubas et palmes. Plongeons pour aller scruter les fonds marins. A chaque fois, c’est toujours magique. Que de beauté dans la variété des formes, des couleurs des poissons. Des petits,


des moyens, des gros. Bleu, vert, jaune, orange… Des coraux qui sont un véritable jardin sous-marin. Et puis, des tortues marines. Une première que nous suivons. Elle nage tout lentement. Puis elle remonte à la surface. Prend de l’air. Puis replonge et part au loin. Puis une seconde, qui est en train de manger. Elle n’en finit pas de se restaurer. Puis, une fois rassasiée, elle part et là nous la suivons. Elle est là juste entre nous deux. Nous nageons avec elle pendant un moment. Magique cet instant… Inoubliable…

Retour sur l’île de Nosy Komba où nous retrouvons cette quiétude de vie. Les villageois vont et viennent entre les maisons. Petites épiceries, petites gargotes. Attirés par de la musique, nous
 
 
approchons d’un bâtiment. En fait, c’est l’école qui est reconvertie en église chaque dimanche. Tout le monde chante et danse. Plein de rythme, de joie, de partage. Ici, les villageois vivent de peu de choses mais ils semblent épargnés par la consommation que l’on trouve dans les grandes villes. La pauvreté n’a pas le même visage. Ils vivent de leurs propres ressources et du tourisme généré par ces îles paradisiaques.

 

 

 

dimanche 18 janvier 2015

Nosy Be ou l'île aux parfums

On la surnomme ainsi par l’activité de récolte des fleurs d’ylang-ylang qui se faisait à partir de 1910.
En malgache, elle s’appelle Andoany.



Côte ouest. Multitude d’îlots devant nous. Prendre un petit bateau rapide pour effectuer la traversée au départ du petit port d’Ankify. Elle se fait en 30 minutes. C’est un zodiac très rapide ! Une fois tous à bord, le rapide se lance et avale la mer, les vagues. Il faut s’accrocher sous peine d’être projeté à la mer. Le chauffeur veut-il nous prouver sa maitrise de ce mini hors-bord ? J’ai hâte d’arriver car je fais des bonds sur mon banc à chaque fois que le bateau tape la vague. Tenir bon ! Les îlots semblent si hauts devant nous. Ils sont recouverts de végétations. Puis au bout lorsque la terre atteint la mer, des petites plages de sable blanc.
 

 

Le ciel est couvert depuis aujourd’hui. Vent. Ciel menaçant, gris. Madagascar est située dans une phase de conflits météorologiques importants : une tempête qui persiste dans le canal du Mozambique et qui descend le long de la côte ouest et puis un cyclone qui s’est formé bien au large de la côte est.
 
 
Hell-Ville, port de Nosy Be. Point d’arrivée. Trouvons une auberge en ville. Endroit agréable pour se reposer un peu de toutes ces routes avalées depuis notre départ de la capitale.
Hell-Ville, des vestiges de l’époque de la colonisation semblent survivre. Traces d’un passé riche


en construction et d’une architecture occidentale. Les bâtiments sont soit fermés, envahis par la végétation et semblant finir leur vie peu à peu, soit habités par les Malgashy qui n’ont pas les moyens d’entretenir de tels bâtiments.
Hell-Ville, elle doit son nom à l’amiral Hell. Il fût le gouverneur de l’île de la Réunion. Un traité de protectorat fût signé avec la reine sakalava du nom de Tsiomeko en 1840. Elle s’était réfugiée à Nosy Be car elle était menacée par une autre ethnie, les Mérina.
Hell-Ville, elle semble avoir le goût des vieilles choses qui durent, résistent au temps. Elle s’anime chaque matin lors du marché. Ici, c’est la vie qui bât son plein. Viande, poissons frais, séchés, fruits,




légumes, épices, paniers. Tout est luxuriance. On achète, on vend, on négocie. Achat d’épices et surtout le poivre noir sauvage qui a une odeur si saisissante. Les zébus, lestés de leurs charges, attendent dehors à côté des charrettes silencieuses.


Rencontrons de plus en plus de personnes qui chiquent le Qat. C’est la feuille d’un arbuste originaire d’Afrique Australe, Catha Edulis. Partout des vendeurs de cette petite feuille verte. Hommes et femmes la consomment à longueur de journée. En France, elle est considérée comme un stupéfiant. A Madagascar, l’ancien président a voulu l’interdire mais sans succès. Elle est connue aussi au Yémen sous le nom de Khat. Peut-être va-t-elle devenir un véritable fléau ici ?

Plus loin, si on poursuit la route qui descend à l’embarcadère, on arrive au vieux port. Là, les boutres, posés sur le sable, viennent se reposer de leur traversée éprouvante. Ils arrivent chargés de
 


sable et de gravier qui proviennent de la grande terre. Puis, les hommes, une fois le déchargement terminé, s’occupent de leur bateau. Il faut les réparer, reboucher, poncer, repeindre, calfater. Ce sont des hommes attentionnés à ce bien si précieux et si beau. Voile grande ouverte au vent et fier…
Un peu plus loin, des hommes s'affèrent autour de poissons. C'est le retour des pêcheurs. La vente se fait en direct. On pèse, on tâte et puis on charge le poisson. La vente est faite.
 

 
Encore un peu plus loin, c'est l'étal de la gargote. Le poisson se prépare pour être cuisiné et régaler les gourmands de passage.
 
 
La pluie persiste depuis trois jours. Elle rend plus difficile notre curiosité à aller explorer cette belle île. Alors espérer une amélioration quand nous serons sur l’île de Nosy Komba.