vendredi 16 janvier 2015

Voyage de nuit

Il nous faut repartir et laisser ce coin de paradis, l'île aux Nattes. Il est quatre heures du matin. Le piroguier que nous avions réservé n'est pas là. Heureusement, un autre est là comme s'il nous attendait. Rejoindre le port pour embarquer sur le bateau à destination de la grande terre en tuk-tuk, petit engin motorisé à trois roues de couleur jaune qui semble être majoritaire sur la route principale de l’île. Ces petits bolides passent partout, entre les trous de la route et autre obstacle.


Une fois arrivés sur la grande terre à Soanierana, prendre un bus pour se rendre à Tamatave. Puis une fois à Tamatave, trouver un bus pour Antanarivo. Il est déjà 18h ! Prêts à partir pour ce dernier trajet. Nous sommes épuisés. Chaleur. Sommeil. L’attente est longue. 18h. Pas de bus. 18h30, toujours pas de bus. Les clients s’agitent et nous aussi. Le responsable dans sa petite gargotte ne dit mot. Puis il reçoit un appel téléphonique et là le verdict tombe : pas de bus ce soir !!! Impossible de savoir si c’est un retard, une panne. On se fait rembourser aussitôt et nous nous précipitons dans les autres boutiques à la quête d’une place dans un bus. Mais plus aucune place dans les taxi-brousse. Moment de panique ! Pas envie de rester cette nuit ici. Finalement un chauffeur de bus se propose. Mais il ne part que quand il sera complet. Il reste 11 places pour 11 personnes susceptibles de faire ce trajet. Alors commence le travail des rabatteurs à la recherche de personnes en partance pour Antanarivo.





Deux heures après, le bus affiche complet. Alors commence le périple du voyage en taxi-brousse. Fenêtres ouvertes. Musique à fond.



La nuit semble appartenir aux taxi-brousse et aux camions. Ils semblent s’emparer de la route avalant le goudron et ses nombreux trous. Chassé croisé de tous ces engins dans les vallées que nous traversons. Route qui grimpe dans les collines. Sinueuse. Langoureuse. Sorte de codes signalétiques entre eux. Ceux-ci se manifestent par des signaux lumineux, feux allumés, feux éteints, clignotants. Quand notre bus rejoint un autre bus lui-même rattrapé par un autre taxi-brousse. Alors commence un véritable « convoi », un véritable balai entre eux. Lancés dans cette route sinueuse, le premier bus mène la danse. Les deux autres éteignent leurs feux. Chaque chauffeur, le bras dehors, danse aussi. Virage à gauche, bras et tête dehors comme pour mieux voir et anticiper le virage. Virage à droite, tête penchée à l’intérieur. Le bus qui n’avance pas assez vite doit être doublé même dans les virages. Ils se font alors des signaux pour se laisser passer. Puis on est rattrapé et à nouveau on est doublé par le taxi-brousse. Encore plusieurs heures de trajet pour atteindre la capitale. 4h du matin, arrivée à la gare routière. Tout le monde reste dans le bus pour finir la nuit et attendre le jour pour vaquer à leurs occupations. Nous récupérons nos sacs et nous nous engouffrons dans un taxi. Direction l’hôtel pour finir notre bout de nuit. Cela fait 24h que nous sommes partis de l'île aux Nattes...

1 commentaire:

  1. Quel dépaysement ! Merci de nous faire voyager par procuration... C'est toujours plus plaisant que ce que nous subissons en ce moment comme info. Longue route à vous...

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