dimanche 15 mars 2015

Tana, le retour

Dernier trajet en bus. Rejoindre la capitale, dernière destination de notre itinerrance. Nous retrouvons notre lieu d'hébergement, l'hôtel Niaouly. C'est un endroit où l'on se sent bien, où nous aimons revenir. Deux mois écoulés avec cette impression d'être ici depuis un certain temps... Il a beaucoup plu. Les rizières tout autour de la ville, le long de la digue, sont recouvertes par l'eau. Les hommes peuvent utiliser leur embarcation et se déplacent ainsi. Certaines maisons ont été inondées aussi.

Il nous reste quelques jours avant de partir. Nous profitons de ces derniers moments. Alors, aller visiter la fabrique de maquettes de bateaux, renommée ici et dans certains pays. Elle s'appelle "Le Village". Visite des ateliers. Le lieu est agréable. Des petites maisonnettes qui abritent les groupes d'artisans avec chacun sa spécificité : bordage, accastillage, ferrures, peinture, etc... Un travail minutieux, précis. Pour donner naissance à des maquettes magnifiques.
 
 




 
Ambohimanga. Au nord de la ville, à 25 km. Ce lieu était la "capitale" où vécut la famille royale Merina. Lieu classé en 2001 au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Ancienne demeure du roi Andrianmpoinimerina et lieu de villégiature des reines Ranovalona I et II. Pas de construction démesurée. Seulement un palais en palissandre, appelé le Rova  et les habitations des reines. A l'intérieur quelques meubles datant des colonies. Tout est sobre, rudimentaire. Comme l'existence à cette époque. Une vie simple tournée vers l'extérieur.




 
Plus que deux jours ici. Refaire nos sacs. Refermer les livres. les cartes. Pincements, tiraillements. Il faut quitter cette île, cette insularité côtoyée, presque apprivoisée pendant notre itinerrance.
Elle ne cesse de nous surprendre, de nous éprouver à chaque instant. Belle et généreuse, éclatante de couleurs, fascinante par sa nature encore sauvage. Pleine de paradoxes. Comme les hommes qui vivent ici. Multiples identités originaires d'Afrique, d'Asie et d'Europe. Madagascar, c'est la vie jusqu'au bout des doigts. Rien ne s'arrête jamais. Remuante, éprouvante. Au soleil qui se couche, succède le soleil levant. Comme le matin d'un nouveau jour...





Ho any ianao,kanefa….
Aza ataonao fantany izao fahoriako izao
Fa aoka hiafina aminy
Ny ketoky ny jaly
Nanempaka ny aiko,tanatin'ny longoa
Izay namandrihany ahy…
Ny dinitry ny foko manorika ahy mangina,
Fa sempo-tsasak'alina
Misaina ity anjarako,
Aza ataonao fantany!
[..]
Eny e ! Ampy izay.Tongava soa aman-tsara !
Dia akatony mora
Io varavarako io
Fa hitomany aho.

Tu vas la voir, mais…
Ne lui parle pas de ma souffrance,
Laisse-la ignorer la morsure de la douleur
qui déchire mon être,
dans les rets où elle m'a attrapé,
Mon cœur transpirant qui m'étouffe en silence
au milieu de la nuit
quand je pèse ma destinée,
Ne la laisse pas savoir !
[..]
Tel est mon message. N'oublie pas.
Et Adieu !
Mais avant d'aller,
cette main qui est la tienne, qu'elle ne touche rien,
avant de s'unir à la sienne…
Oui, c'est tout. Fais bon voyage.
Et je t'en prie, ferme cette porte
Sur mes larmes.

Georges Andriamanantena

Rado, janvier 1966

 

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