lundi 26 janvier 2015

Diego-Suarez appelée Antsiranana

Quittons ce petit bout de paradis. Il est 6h ce matin. Mer calme. Tout le monde dort sur l’île ou presque. Notre pirogue nous attend. C’est une pirogue à balancier, embarcation typique d’ici.




La pirogue glisse sur la mer tranquille. Il fait doux. Longeons l’île et nous apparaissent quelques villages isolés et leur petite plage. Puis aussi de grosses villas somptueuses que possèdent les blancs, les « Vazas ». C’est ainsi que tout étranger est appelé ici.
Débarquons à Ankify. Ruade des rabatteurs pour récupérer chaque client potentiel. Finalement, il faut changer de taxi car cela fait plus d’une heure que nous attendons et il n’est toujours pas plein ! Parlementons pour récupérer notre argent. Compliqué ! Nous sommes obligés de faire appel au policier du port pour tenter de résoudre l’affaire. Tout rentre dans l’ordre. Argent récupéré et sacs aussi. Trouvons un autre taxi-brousse qui est prêt à partir.
 
 
 
 
Le trajet pour se rendre à Diego au Nord est annoncé en 4h environ par la RN6.  Finalement, la route n’en finit pas. Elle devient de plus en plus mauvaise. Des trous énormes. Zigzags incessants pour les
 
 
éviter. Tous tassés dans le minibus. Il fait chaud. Très chaud. Heureusement, quelques pauses nous permettent de bouger de la position assise et de retrouver la fonctionnalité de nos jambes. Nous arrivons enfin à Diego. Après 7h de route pour 248 km !





Diego Suarez, la ville aux taxis jaunes. Ce sont toutes des 4L. Elles semblent être les rescapées d’une histoire qui a laissé ses traces aussi au niveau de l’architecture de certains bâtiments. Certains tombent dans l’oubli peu à peu. Bâtiments décrépis. Comme l’hôtel de la Marine. La ville est



balayée par le vent et la poussière soulevée. Elle est là, face à la mer. Diego Suarez, c’est une histoire de marins. Comme Diego Dias et Fernan Soares, deux navigateurs portugais qui ont découvert la baie en 1500. Maintenant, la ville accueille des marins d’autres pays qui viennent former les marins malgaches. Des marins italiens sont attendus au printemps. La Baie de Diego. Elle forme une anse. Comme pour mieux se protéger. Elle a été un comptoir musulman, lieu de commerce d’esclaves et d’échanges commerciaux. Sa population est plus cosmopolite qu’ailleurs, Comoriens, Arabes, Chinois.





Au nord de la baie, la mer d’Emeraude. Il faut d’abord se rendre au petit port de Ramena situé à une vingtaine de kilomètres de Diego. Nous louons une moto à la journée. Une fois arrivés au port,
 
 
la mer est très agitée. Résultat de la tempête tropicale qui est proche de Madagascar. Pas de sortie possible. Se faire une raison. D’autres lagons nous attendent sur la côte ouest, près de Tulear que nous atteindrons bientôt.
 
 
A partir du petit port de Ramena, nous poursuivons sur une piste sableuse pour se rendre dans une baie. Passons à côté de ruines de bâtiments de l’armée maritime française. D’ailleurs ici, la baie s’appelle la Baie des Français. Que des ruines, des restes d’une vie d’avant. Puis, au loin, un phare ! Qui ne marche plus ! On se croirait en France, sur la côte atlantique.



A Diego, nous rencontrons Cirloxago, un jeune malagasy qui fabrique et  vend des maquettes de bateaux chaque soir dans la rue. Pas de boutique. Bruno est intéressé pour aller voir son petit atelier. Dès le lendemain, nous nous retrouvons dans son quartier. Il nous fait entrer chez lui. Une petite cabane en dur avec toit de taule. Une seule pièce où il travaille et vit aussi. Il nous montre son travail. Puis des cartons où sont entassés des bateaux un peu oubliés, plein de poussière. Ce sont
 


des restes du travail de son oncle. Bruno repère un bateau dans de vieux cartons. Poussiéreux et à moitié en vie ! Il va finalement le préparer d’ici deux jours. Ne rien modifier dessus. Seulement le remettre debout ! Le bateau est prêt. Commande assurée. Nous apprenons l’histoire de ce bateau. Il est originaire des pays nordiques et il était utilisé pour la pêche. Maintenant, il reste un seul bateau dans le monde et il se trouve à la Réunion. Il a été sauvé grâce à un groupe de jeunes qui l’ont restauré pour effectuer un tour du monde. Nous aussi, nous avons sauvé la maquette de ce bateau !


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