Il nous faut repartir et laisser ce coin de paradis, l'île aux Nattes. Il est quatre heures du matin. Le piroguier que nous avions réservé n'est pas là. Heureusement, un autre est là comme s'il nous attendait. Rejoindre le port pour embarquer sur le bateau à destination de la grande terre
en tuk-tuk, petit engin motorisé à trois roues de couleur jaune qui semble être
majoritaire sur la route principale de l’île. Ces petits bolides passent
partout, entre les trous de la route et autre obstacle.
Une fois arrivés sur la grande terre à Soanierana, prendre un bus pour se rendre à Tamatave. Puis une fois à Tamatave, trouver un bus pour Antanarivo. Il est déjà 18h ! Prêts à partir pour ce dernier trajet. Nous sommes
épuisés. Chaleur. Sommeil. L’attente est longue. 18h. Pas de bus. 18h30, toujours
pas de bus. Les clients s’agitent et nous aussi. Le responsable dans sa petite
gargotte ne dit mot. Puis il reçoit un appel téléphonique et là le verdict tombe :
pas de bus ce soir !!! Impossible de savoir si c’est un retard, une panne.
On se fait rembourser aussitôt et nous nous précipitons dans les autres
boutiques à la quête d’une place dans un bus. Mais plus aucune place dans les
taxi-brousse. Moment de panique ! Pas envie de rester cette nuit ici.
Finalement un chauffeur de bus se propose. Mais il ne part que quand il sera
complet. Il reste 11 places pour 11 personnes susceptibles de faire ce trajet.
Alors commence le travail des rabatteurs à la recherche de personnes en
partance pour Antanarivo.
Deux heures après, le bus affiche complet. Alors commence le périple du
voyage en taxi-brousse. Fenêtres ouvertes. Musique à fond.
La nuit semble appartenir aux taxi-brousse et aux camions. Ils
semblent s’emparer de la route avalant le goudron et ses nombreux trous. Chassé
croisé de tous ces engins dans les vallées que nous traversons. Route qui
grimpe dans les collines. Sinueuse. Langoureuse. Sorte de codes signalétiques
entre eux. Ceux-ci se manifestent par des signaux lumineux, feux allumés, feux éteints,
clignotants. Quand notre bus rejoint un autre bus lui-même rattrapé par un autre
taxi-brousse. Alors commence un véritable « convoi », un véritable
balai entre eux. Lancés dans cette route sinueuse, le premier bus mène la
danse. Les deux autres éteignent leurs feux. Chaque chauffeur, le bras dehors, danse
aussi. Virage à gauche, bras et tête dehors comme pour mieux voir et anticiper le
virage. Virage à droite, tête penchée à l’intérieur. Le bus qui n’avance pas
assez vite doit être doublé même dans les virages. Ils se font alors des
signaux pour se laisser passer. Puis on est rattrapé et à nouveau on est doublé
par le taxi-brousse. Encore plusieurs heures de trajet pour atteindre la
capitale. 4h du matin, arrivée à la gare routière. Tout le monde reste dans le
bus pour finir la nuit et attendre le jour pour vaquer à leurs occupations. Nous
récupérons nos sacs et nous nous engouffrons dans un taxi. Direction l’hôtel pour
finir notre bout de nuit. Cela fait 24h que nous sommes partis de l'île aux Nattes...
Quel dépaysement ! Merci de nous faire voyager par procuration... C'est toujours plus plaisant que ce que nous subissons en ce moment comme info. Longue route à vous...
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