La RN7, c’est une route mythique. Elle s’élance de Tana du haut de son 1 300 mètres d’altitude pour sinuer à travers les Hautes Terres et atteindre en bout de course et de souffle la ville de Tuléar à l'ouest au bord de l’Océan Indien au bout de 929 kilomètres.
Dans le bus, nous
sommes tous tassés. Cinq par rangée alors qu’il n’y a que quatre petites places.
Impossible de tenir. Je me retrouve assise sur les genoux de Bruno qui, lui
aussi, est coincé entre
deux personnes. Une fois calés, nous ne bougeons plus.
Le taxi-brousse avale la route toujours sinueuse. Le poste crache sa musique
nasillarde. Tout le monde regarde devant soi. A l’extérieur, les paysages
défilent. Rizières en terrasse. Vertes. Elles semblent dessiner des ondulations
sur la montagne. Quant à la route, elle nous surprend parfois par ses nombreux trous,
des zones emportées par les pluies torrentielles.
Visiter la fabrique de bonbons de Mr Marcel. Petit atelier artisanal où il nous montre son procédé. Etape de la préparation de la pâte jusqu’à la forme de bonbons. Ensuite, extraits naturels de parfum
intégrés à cette pâte encore chaude. Coco, ananas,
menthe, gingembre, orange, anis, cannelle... Repartons avec plein de petits sachets de ces douceurs.
La ville est
aussi réputée pour son travail de la corne de zébus. Visite de l’atelier des
« Six Frères ». Démonstration des étapes successives pour arriver à
modeler un produit final : cuillères, plats, pots, bijoux…
Prenons un
pousse-pousse pour rentrer Chez Billy, là où nous logeons. Ne pas culpabiliser mais se
dire que c’est son travail et le payer correctement lui permet de vivre tout
simplement.
Repartons dès le
lendemain pour la ville d’Ambositra. Se rendre à la gare routière en
pousse-pousse. Deux copains font le trajet. A la gare routière, le taxi-brousse
n’est pas plein. Attendre qu’il se remplisse pour partir. Au bout d’une heure,
il crache sa fumée noire et nauséabonde. Sur le parcours, quelques coulées de
boue rouge. Il arrive que les routes soient coupées pendant quelques jours.
Ici, pas de moyens techniques de l’entretien des routes. Le pays semble être
délaissé par son parti politique. La corruption fait « rage » dans ce
pays. Des régions entières quasi-oubliées, des femmes, des enfants, des hommes
que l’on laisse vivre avec rien ou si peu.
A Ambositra, tenter de
trouver d’autres voyageurs pour partager un taxi afin de se rendre dans les
villages Zafimaniry. Mais personne en ce moment. C'est la saison
creuse.Trouvons au dernier moment une adresse d’un couple de Français qui tiennent des bungalows proches des villages. Marc et Brigitte. Il vient nous chercher en 4L à Ambositra. Pour se rendre chez eux, 26 km et la moitié sur une piste chaotique et embourbée par endroit. Marc s’élance et la 4L
fait sa trace dans la boue épaisse, grasse et profonde. Pour lui, la 4L est la voiture idéale pour les pistes de Madagascar ! Ils sont installés ici depuis dix ans. Leur histoire est belle. En fait, ils étaient partis pour faire un tour du monde. Leur première destination, Madagascar. Ils se sont arrêtés à Ambositra. Ils étaient clients à l'hôtel central du village. Puis le patron devait s'absenter quelques jours. Alors ils ont accepté de le dépanner. Finalement, ils ont tenu l'hôtel durant plusieurs mois. Et sont ensuite venus s'installer dans cette région très verdoyante.
Arrivée chez eux. Endroit superbe dans une belle vallée et tout autour des villages Betsiléo, des rizières et des chercheurs d’or qui tentent de recueillir de la poudre d’or. Nous nous installons dans leur bungalow construit comme la maison typique des Zafimaniry. Tout en bois. Demain, nous partons à la journée pour aller visiter cette région qui comprend une quinzaine de villages.